Nieva. Alma, ¿qué anhelabas
Que no tuvieras ya en tu nacimiento eterno?
Mira, tienes allí
Para la muerte un vestido de fiesta.
Un atavío como en la adolescencia,
De esos que tomamos con manos cuidadosas
Porque su tela es transparente y perdura cerca
De los dedos que la despliegan en la luz,
Sabemos que es frágil como el amor.
Pero hay corolas y hojas bordadas en él,
Y ahora una música ya se oye
En la sala vecina, iluminada.
Un ardor misterioso te toma de la mano.
Y te vas, con el corazón agitado, hacia la gran nevada.
Yves Bonnefoy (Francia; Tours, 1923 -París, 2016)
(Traducción de Arturo Carrera)
LA PARURE
Il neige. Âme, que voulais-tu
Que tu n'aies eu de naissance éternelle?
Vois, tu es là
Pour la mort même une robe de fête.
Une parure comme à I'adolescence,
De celles que l'on prend a mains soucieuses
Car l'étoffe en est transparente et reste près
Des doigts qui la déploient dans la lumière,
On sait qu'elle est fragile comme l'amour.
Mais des corniles, des feuilles y sont brodées,
Et déjà la musique se fait entendre
Dans la salle voisine, iluminée.
Une ardeur mystérieuse te prend la main.
Tu vas, le coeur battant, dans la grande neige.
IMAGEN: Montaña de Mont-Blanc, en Francia.
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