domingo, 7 de septiembre de 2008

CORRESPONDENCIAS



La creación es un templo cuyos vivos pilares

dejan salir a veces palabras oscuras;
allí los hombres pasan a través de espesuras
de símbolos
que observan con ojos familiares.

Igual que largos ecos de lejos confundidos
en una oscura unidad profunda,
vasta como la noche, vasta como la luz,
Perfumes y colores y sonidos dialogan.

Hay perfumes tan frescos como carnes de niños,
dulces como oboes, verdes como praderas,
y hay otros corruptos y ricos y triunfantes,

expandidos en cosas infinitas,
como el almizcle, el ámbar, el benjuí y el incienso,
que cantan los viajes del alma y los sentidos.



Charles Baudelaire (Francia, París, 1821- 1867)



(De las traducciones de Raúl Gustavo Aguirre,
Fernando Gutiérrez y Carlos Pujol)


CORRESPONDANCE

LA Nature est un temple où de vivants pilier
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
—Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansión des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.


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