sábado, 25 de julio de 2009

DESCORAZONADO



Fue un verdadero poeta: no tenía canto alguno.

Muerto, amaba el día y desdeñaba gemir.
Pintor: amaba su arte —Se olvidaba de pintar...
Veía demasiado —Y el ver era una ceguera.

Sueño hueco: muy profundo descansa en su sueño;
Sin darle forma de globo que estalla,
Sin abrir al buen hombre y buscarse dentro.

—Héroe puro de novela: adoraba la morena,
Sin ver si era rubia... Adoraban la luna;
Pero nunca amaba —Pues tiempo no tenía.—

—Buscador infatigable: aquí donde se currela,
Miraba currar, desde lo alto del gran alma,
Cansado de piedad por los que curraban bien...

Minero del pensamiento: tocaba su frente pálida,
Para rascar un grano o rascar el problema
Que allí le taladraba —No hacer nada—.

—Decía: «¡Sí, la musa es estéril!, es hija
Del amor, del ocio, de la prostitución;
¡No la deforméis con vientre de familia
Que cubra un semental para la producción!

«¡Oh vosotros que amasáis, peones del pensamiento! Vosotros
cuyo capricho ha trocado en amantes,
—Vanidad, vanidad— la loca noche pasada,
¡Vosotros lo pregonáis a cargo de los redondos ojos de los patanes!

«Ella os desfloró, a vosotros, como gatos que uno ahoga,
Habéis colgado su ala o su red,
Contentos de tener en vuestra manos una pluma de oca,
O pelos que rascan, ¡en forma de brocha!»

—Decía: «¡Oh ingenuo Océano! ¡Oh florecillas,
No estamos aquí, sin pintores ni poetas...!
¡Qué vidriero ha pintado! ¡qué ciego ha cantado...!
¡Y qué vidriero canta, raspando su paleta,

«O qué ciego ha pintado con su clarinete!
—¿Es ese el arte...?
—Sólo le queda en la Sublime
Bestia
Ahogar su orgullo vacío y su virginidad.

Mediterráneo


Tristán Corbière (Francia,Ploujean, Bretaña, 1845-Morlaix, 1875)

(Traducción de Clara Janés
y J.M.Martín Triana)
Décourageux

Ce fut un vrai poète : il n'avait pas de chant.
ort, il aimait le jour et dédaigna de geindre.
Peintre : il aimait son art - Il oublia de peindre...
Il voyait trop - Et voir est un aveuglement.

- Songe-creux : bien profond il resta dans son rêve ;
Sans lui donner la forme en baudruche qui crève,
Sans ouvrir le bonhomme, et se chercher dedans.

- Pur héros de roman : il adorait la brune,
Sans voir s'elle était blonde... Il adorait la lune ;
ais il n'aima jamais - Il n'avait pas le temps. -

- Chercheur infatigable : Ici-bas où l'on rame,
Il regardait ramer, du haut de sa grande âme,
Fatigué de pitié pour ceux qui ramaient bien...

ineur de la pensée : il touchait son front blême,
Pour gratter un bouton ou gratter le problème
Qui travaillait là - Faire rien. -

- Il parlait : " Oui, la Muse est stérile ! elle est fille
D'amour, d'oisiveté, de prostitution ;
Ne la déformez pas en ventre de famille
Que couvre un étalon pour la production !

" O vous tous qui gâchez, maçons de la pensée !
Vous tous que son caprice a touchés en amants,
- Vanité, vanité - La folle nuit passée,
Vous l'affichez en charge aux yeux ronds des manant !

" Elle vous effleurait, vous, comme chats qu'on noie,
Vous avez accroché son aile ou son réseau,
Fiers d'avoir dans vos mains un bout de plume d'oie,
Ou des poils à gratter, en façon de pinceau ! "

- Il disait : " O naïf Océan ! O fleurettes,
Ne sommes-nous pas là, sans peintres, ni poètes !...
Quel vitrier a peint ! quel aveugle a chanté !...
Et quel vitrier chante en raclant sa palette,

" Ou quel aveugle a peint avec sa clarinette !
- Est-ce l'art ?... "
- Lui resta dans le Sublime Bête
Noyer son orgueil vide et sa virginité.

No hay comentarios: